- escorcher
- ESCORCHER. v. a. Despoüiller un animal de sa peau. Un tel fut escorché tout vif. escorcher un cheval, un boeuf, un mouton &c.Il se dit aussi quand on oste une petite partie de la peau, soit d'un arbre, soit d'un animal. Les charrettes en passant ont escorché cet arbre. vous m'avez escorché la jambe. ces souliers m'escorchent les pieds. je me suis escorché le bras. la selle a tout escorché ce cheval. on luy a escorché toutes les fesses à force de le foüeter.On dit, d'Une viande, d'une boisson qui est rude au palais, à la gorge, qu'Elle les escorche. le pain d'orge, le pain bis & dur escorche la gorge. ce vin est si aspre qu'il escorche le palais.On dit, d'Un homme qui se plaint sans grand sujet, qu'Il crie comme si on l'escorchoit.On dit aussi, Il ressemble à l'anguille de Melun,il crie avant qu'on l'escorche, pour dire, qu'Il se plaint d'un mal qui n'est point encore arrivé.On dit encore, Escorcher l'anguille par la queuë, pour dire, Commencer une chose par où on la doit finir.On dit prov. que Beau parler n'escorche langue, pour dire, qu'Il est bon d'user de paroles douces & civiles.On dit, Cela m'escorche les oreilles, parlant d'une voix aigre, d'une meschante musique, & d'un parler rude & barbare.Escorcher, signifie fig. Exiger beaucoup plus qu'il ne faut pour des droits, salaires, vacations, ou marchandises. Ce Clerc, ce Greffier escorche les parties. ce Marchand est raisonnable, il n'escorche pas le monde. je ne veux pas loger en cette hostellerie, on y escorche les gens.En ce sens on dit, Il faut tondre les brebis, & non pas les escorcher.On dit encore fig. Il escorche le François, le Latin, pour dire, que Quelqu'un commence à parler une langue, & qu'il la parle mal. Ce mot est escorché du Latin, pour dire, qu'Il est nouvellement tiré de cette langue, & qu'il n'est pas encore bien estably.On dit prov. Autant vaut, autant fait, celuy qui tient que celuy qui escorche, pour dire, que Le complice d'un crime est aussi coupable que celuy qui en est l'autheur.On dit prov. Escorcher le renard, pour dire, Vomir aprés avoir trop beu.
Dictionnaire de l'Académie française . 1964.